Le syndicalisme québécois dans les années 1960
- De 1960 à 1970, le taux de syndicalisation passe de 30% à 40% des travailleurs québécois, ce qui représente le plus haut taux en Amérique du Nord.
- Le syndicalisme réussit à s'implanter dans la fonction publique, puisque 40% de la population syndiquée est composée d'employés de l'État.
- La FTQ commence à prendre ses distances du reste de l'Amérique du Nord, même si elle est encore un syndicat international. Elle acquiert désormais un statut particulier d'organisation syndicale québécoise. La Fédération des travailleurs du Québec est le syndicat qui prédomine dans le secteur privé.
- La CSN est un syndicat en plein accroissement, puisque de 1960 à 1970, le regroupement syndical double ses membres. On explique cette montée de la CSN par un nombre important de syndiqués provenant des services publics. La moitié des membres de ce syndicat sont des employés de la fonction publique.
- Avec la Révolution tranquille, les travailleurs voient une amélioration en ce qui attrait les lois du travail, puisqu'on reconnait en 1964 le droit de grève aux employés de la fonction publique.
- Dans les services publics, on assiste à une importante hausse du syndicalisme. Par exemple, l'entrée en vigueur en 1961 de la loi sur l'assurance-hospitalisation emmène une croissance du nombre de patients et donc du nombre d'employés dans les hôpitaux. Il y a donc davantage de travailleurs dans le domaine de la santé, donc plus de membres syndiqués.
- Une grève importante des membres du Syndicat international des typographes a lieu en 1964, stoppant la publication du journal La Presse pendant une période de 7 mois. Cette grève est suivie d'un lock-out des autres employés. Les syndiqués décident de publier un autre journal pendant le période de conflit et obtiennent beaucoup d'appuis de l'opinion publique.
- En 1969, il y a aura 100 000 grévistes au Québec et ce sera une année record, puisqu'on atteindra le sommet de 141 arrêts de travail. Une des grèves les plus remarquées est celle des pompiers et policiers, qui maintiendront la grève pendant 24 heures. Le gouvernement fait appel à l'armée canadienne et on vote à l'Assemblée nationale un loi forçant le retour au travail des pompiers et policiers. Cette même journée, une manifestation des chauffeurs de taxis est organisée ; ceux-ci souhaitent instaurer le premier regroupement syndical dans leur sphère de travail.